Convention préalable
Pour divorcer par consentement mutuel, les époux doivent se mettre d'accord sur toutes les conséquences du divorce sur le plan patrimonial et personnel ainsi que sur les conséquences en termes de pension alimentaire après le divorce, à la fois pour eux-mêmes et pour les enfants qu'ils ont en commun.
Le divorce par consentement mutuel est impossible sans cette convention préalable.
La convention préalable comprend un règlement transactionnel et une convention de divorce.
Règlement transactionnel
Dans le règlement transactionnel, les époux doivent se mettre d'accord sur tout ce qui concerne leur patrimoine respectif.
Dans le cadre du divorce et de la rédaction du règlement transactionnel, les époux peuvent - s'ils le souhaitent - faire établir au préalable un inventaire. L'inventaire est établi par acte notarié et a pour but de déterminer les biens communs résultant du mariage ou de déterminer s'il existe une indivision entre les époux.
Convention de divorce
Cette convention règle les questions suivantes :
Demande
Le divorce par consentement mutuel est introduit par une requête, déposée au greffe, signée par les deux époux ou au moins par un avocat ou un notaire.
Pour être valide, la requête doit faire référence à la convention préalable, qui y est annexée (sous peine de nullité).
Comparution en personne
Les époux doivent se présenter une ou deux fois devant le juge pour exprimer leur volonté de divorcer :
Jugement
Concernant le divorce
Après la (ou les) comparution(s) devant le tribunal et si les deux époux persévèrent dans leur volonté de divorcer, le tribunal prononce le divorce par consentement mutuel.
Le tribunal ne se prononce pas sur le contenu du règlement transactionnel ni sur les points de la convention de divorce qui concernent les époux.
Homologation de la convention au sujet des enfants
Le tribunal homologue dans le jugement qui prononce le divorce la partie de la convention préalable qui concerne les enfants mineurs.
Attention : le tribunal ne prononce pas le divorce si la convention concernant les enfants mineurs est contraire à leurs intérêts.
Appel
Si le tribunal prononce le divorce, le ministère public, l'un des époux ou les deux, séparément ou conjointement, peuvent interjeter appel. Ils doivent le faire dans le mois qui suit le jugement.
Si le tribunal refuse de prononcer le divorce, les deux parties peuvent, séparément ou ensemble, interjeter appel. Elles doivent le faire dans le mois qui suit le jugement.
Cassation
Si les époux ne sont pas d'accord avec un arrêt rendu en appel, ils peuvent aller en cassation. Ils ont trois mois pour le faire à partir de la signification de l'arrêt.
Des mesures provisoires peuvent être prises tant en dehors de la procédure de divorce que pendant celle-ci.
1. En dehors de la procédure de divorce : si l'entente entre les époux est fortement perturbée et/ou si un époux ne remplit pas ses obligations issues du mariage, des mesures urgentes et provisoires peuvent être prises en ce qui concerne la personne, l'entretien et les biens des parties et des enfants.
Ces mesures ne sont que provisoires et pourront toujours être modifiées à la demande d'un des époux. Le caractère urgent des mesures montre la nécessité d'entreprendre rapidement quelque chose pour que la famille ne subisse pas davantage de préjudice.
Le juge de paix est compétent pour prendre des mesures urgentes et provisoires (articles 221 et 223 du Code civil).
2. Pendant la procédure de divorce : pendant une procédure de divorce pour cause de désunion irrémédiable, le président du tribunal de première instance peut ordonner des mesures provisoires. Aucune urgence n'est nécessaire pour cela.
Les mesures provisoires restent en principe valables pendant la durée de la procédure de divorce. Les mesures provisoires concernant les enfants perdurent après le divorce jusqu'à ce qu'elles soient réexaminées par le tribunal de la jeunesse.
Le président du tribunal de première instance est compétent pour prendre des mesures provisoires (article 1280 du Code judiciaire).
Conditions
Un divorce pour désunion irrémédiable peut être obtenu de deux manières :
1. par une preuve qui montre que la désunion est irrémédiable. Cette preuve peut être apportée par tous les moyens légaux (par exemple des lettres, des e-mails, des photos, des témoins ou une expertise) (article 229, § 1er, du Code civil). La désunion est considérée comme irrémédiable si, du fait de la désunion, les époux ne peuvent plus continuer à vivre ensemble.
2. sur la base d'une séparation de fait qui dure depuis un certain temps :
S'ils sont séparés depuis moins de six mois et s'ils veulent introduire conjointement une demande de divorce, la désunion sera considérée comme irrémédiable si, après une période de réflexion, les époux se présentent une deuxième fois devant le tribunal et y expriment à nouveau leur volonté de divorcer (article 229, § 2, du Code civil).
Si les époux sont séparés depuis moins d'un an et si l'un d'entre eux veut introduire unilatéralement une demande de divorce, la désunion sera considérée comme irrémédiable si, après une période de réflexion, l'époux qui a introduit la demande se présente une deuxième fois devant le tribunal et y exprime à nouveau sa volonté de divorcer (article 229, § 2, du Code civil).
Tribunal compétent
Le tribunal de première instance de la dernière résidence conjugale ou du domicile du défendeur.
Citation ou requête
Preuve de la désunion irrémédiable par tous les moyens légaux : la demande de divorce pour cause de désunion irrémédiable sur la base de l'article 229, § 1er, du Code civil est introduite par une citation.
Preuve de la désunion irrémédiable du fait d'une séparation de fait de plus de six mois - demande conjointe : la demande de divorce pour cause de désunion irrémédiable sur la base de l'article 229, § 2, du Code civil est introduite par une requête signée par les deux époux ou au moins par un avocat ou un notaire.
Preuve de la désunion irrémédiable du fait d'une séparation de fait de plus d'un an - demande unilatérale : la demande de divorce pour cause de désunion irrémédiable sur la base de l'article 229, § 3, du Code civil est introduite par une requête.
Jugement
Preuve de la désunion irrémédiable par tous les moyens légaux : le divorce est immédiatement prononcé si le juge constate sur la base des preuves présentées que la désunion est irrémédiable.
Preuve de la désunion irrémédiable du fait d'une séparation de fait de plus de six mois - demande conjointe : le divorce est prononcé si le juge constate que les parties sont séparées de fait depuis plus de six mois. Si les parties sont séparées de fait depuis moins de six mois, le juge fixe une nouvelle audience.
Preuve de la désunion irrémédiable du fait d'une séparation de fait de plus d'un an - demande unilatérale : le divorce est prononcé si le juge constate que les parties sont séparées de fait depuis plus d'un an. Si les parties sont séparées de fait depuis moins d'un an, le juge fixe une nouvelle audience.
Appel
Le délai pour interjeter appel est d'un mois à partir de la signification du jugement.
L'appel peut être interjeté par :
Cassation
Si les époux ne sont pas d'accord avec un arrêt rendu en appel, ils peuvent aller en cassation. Ils ont trois mois pour le faire.
Vous voulez divorcer mais vous ignorez les procédures existantes ? Quelles sont vos options et quelle procédure est préférable dans votre cas ? Quid si votre conjoint refuse de divorcer, pour quelle procédure opter dans ce cas ? Que signifie exactement la "désunion irrémédiable" ? Vous êtes d'accord avec votre conjoint sur le principe du divorce mais pas sur les modalités, que faire ?
Une séparation ou un divorce ne sont jamais des procédures dans lesquelles on s'engage avec plaisir.
Il existe deux manières de divorcer :
Près de la moitié des couples optent pour le divorce par consentement mutuel mais si ce dernier n’est pas envisageable dans votre cas, vous pouvez introduire, ensemble ou séparément, avec l’assistance d’un avocat, une procédure en divorce pour désunion irrémédiable devant le tribunal.
Dans ce cas, il vous « suffit », pour obtenir le divorce, de prouver au juge qu’il y a « désunion irrémédiable », à savoir qu’il vous est impossible de poursuivre (ou de reprendre) la vie commune. Cette preuve pourra être rapportée, selon les cas, soit par toute voie de droit (preuves écrites, présomptions, témoignages, …), soit via l’écoulement d’un certain délai de séparation. Le notaire interviendra, s’il y a lieu, une fois le divorce prononcé, pour procéder à la liquidation du régime matrimonial et au partage des biens des époux.
Il arrive aussi que les époux se séparent mais ne souhaitent pas divorcer pour autant. Ils préfèrent s’octroyer un temps de réflexion sur l’avenir de leur couple ou n’ont tout simplement pas la volonté de divorcer formellement. Il s’agit alors d’une séparation de fait qui, bien qu’elle ne soit pas organisée par la loi, entraîne des droits et des obligations et peut faire l’objet de mesures devant le tribunal pour les questions d'hébergement des enfants, d'autorité parentale à leur égard et d'obligations financières.
HEGER Association d'Avocats
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